LES 8 ETAPES DU DEUIL

1 novembre 2019

J’ai trouvé ce jour propice à l’évocation de ce sujet pas très rose bonbon mais qui fait partie intégrante de la vie.

En effet, tout le monde, un jour ou l’autre, sera confronté à la séparation au sens large. Le deuil n’est pas réservé aux personnes décédées puisque l’on passe par des deuils

  • dans le domaine sentimental : ruptures amoureuses,…
  • professionnelles : lorsqu’on perds son poste après 20 ans de bons et loyaux services,
  • ou même d’un objet qui nous était cher ou d’un lieu auquel on était attaché.

La blessure que provoque un deuil parait souvent insurmontable. On a l’impression qu’on ne s’en remettra jamais, que la blessure ne cicatrisera pas tant la peine est vive et sourde à la fois. Pour peu que l’entourage ne trouve pas les mots, on peut vivre un ras de marée émotionnel et cela se déroule en différentes étapes que j’ai divisées en 8 (et 8 étant en astrologie la maison de la mort !)

Les voici :

  1. Le choc

“quoi ? je ne comprends pas…”

A l’annonce de la disparition, souvent brutale, on peut se sentir comme abasourdi, submergé, sidéré, presque sans émotion.. Cette phase est normalement plutôt courte, cette réaction sert à supporter la douleur trop violente et insurmontable. C’est une forme de distanciation de la soudaine information.

2. Le déni

“ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible”

C’est le refus de l’information… une forme de déni, comme si on ne pouvait pas y croire, que ce n’était pas possible ! C’est une forme de négation de l’évènement traumatique, le refus de l’intégrer malgré la réalité. On peut chercher des arguments pour contester dans une discussion interne ou externe.

Cette phase devrait être courte également. Certaines personnes restent figées dans cette phase comme pour se réfugier, en préservant parfaitement par exemple la chambre de la personne disparue, en continuant à mettre son assiette à table, à parler d’elle comme si elle allait arriver dans la pièce… etc…

3. La colère

Survient une réaction parfois violente, c’est le moment de révolte contre ce qui est souvent vécu comme une injustice. On peut chercher un responsable, un coupable, comme pour trouver un exutoire. C’est un moment ou l’on ressent de fortes contradictions, dans une phase qui alterne pleurs et colère. La personne peut s’emporter et passer par de nombreuses émotions : reproches, remords, ressentiments, dégoûts, agressivité… la plupart du temps, on cherche un coupable à désigner afin de faciliter le processus, quitte à se désigner soi-même.

Interviennent aussi des questionnements : pourquoi est-ce arrivé ? Que faisaient les médecins ? Pourquoi ne s’est il pas battu ? Pourquoi n’a t-elle rien écrit ?

Bref, on se mets dans des accusations, on ressent souvent un sentiment de culpabilité, on en veut même au défunt… puisqu’on souffre !

4. Négociation

C’est du marchandage pour le retour de la personne partie. Cela peut prendre une tournure “magique et religieuse” comme par exemple en promettant à une entitée invisible de ne plus faire quelque chose et qu’en retour on retrouve l’être disparu. On veut rembobiner la cassette, et on parle avec des “si”.

“Avec notre mort, il suffit de mourir. Mais c’est avec celle des autres qu’il faut vivre”

Mascha Kaléko

5. Dépression et douleur

“il/elle me manque, je ne peux pas vivre sans …”

Néanmoins confronté à l’irréversibilité de la situation, peut s’installer rapidement un état dépressif.

“En disparaissant, les morts emportent un peu de nous-mêmes. Chaque deuil, nous tue. Nous mourrons chaque fois un peu plus en perdant ceux qui nous entourent”

Laurent Gaude

La personne en deuil qui a finalement intégré l’état de fait, sombre finalement dans la douleur, la désespérance. Cela peut aller jusqu’à la déprime, la dépression au point de ne plus pouvoir faire face aux obligations du quotidien … On ne voit aucune issue à la douleur et à la souffrance qui nous submerge totalement.

“J’entends ta voix dans tous les bruits du monde”

Paul Eluard

C’est une forme d’abattement, une profonde tristesse car on a enfin vraiment conscience que l’être aimé est parti. Les larmes coulent, on peut chercher à s’isoler et se noyer dans les souvenirs avec l’être parti, on pense essentiellement au disparu, tout nous le rappel d’ailleurs, on en rêve même parfois. Ce marasme émotionnel fait partie du processus.

C’est une étape clé, mais comme toutes les phases, il ne faut pas y rester indéfiniment.

6. La résignation

“C’est la vie, on ne décide pas… , c’était son heure”

C’est l’abandon de la lutte, on a tout essayé intérieurement, extérieurement pour que la personne ne soit pas décédée, mais c’est ainsi, elle est partie. On s’y résigne, on ne sait pas quoi faire dans cette étape, on est perdu et on se laisse porter par les circonstances.

7. L’acceptation

“J’y pense encore, mais ça va aller, … elle n’aurait pas voulu que je pleurs”

Le moment où la personne endeuillée accepte la perte de l’être cher. Elle trouve enfin les ressources en elle pour sortir de la douleur et/ou de l’isolement.

“Le souvenir, c’est la présence invisible”

Victor Hugo

C’est le moment où l’on arrive à garder en soi le meilleur du passé avec la personne partie, les bons souvenirs, et les moins bon aussi. A prendre de la distance avec son chagrin, et à avoir de nouveau envie de se reconstruire, à rechercher des activités, la présence des autres, à réintégrer le cours de sa vie avec sans nul doutes quelques changements.

8. La reconstruction

Il faut désormais se reconstruire une vie différemment puisque l’autre n’est plus là. Il y a une forme de réorganisation de sa propre vie dont on prend pleinement conscience : notre propre existence, nos ressources internes, ce que l’on découvre sur soi à travers tout ce processus.

“Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis”

Victor Hugo

Et puis des prises de consciences plus larges aussi, sans doute du fait que l’autre nous a quitté. Nombreux auront un déclic sur une projet en “stand by”, pourraient tout plaquer dans leurs vies ou même avoir des idées de créations grâce à la personne disparue,… Nombreux sont ceux qui créent des associations pour enfants malades ou se lance dans un chemin vers la spiritualité, la religion par exemple… Souvent dans cette phase on cherche du sens à notre perte…

Peu importe l’ordre de ces différentes étapes, il est juste nécessaire que chaque étape ait bien été vécue et intégrée.

Bien sûr un deuil c’est très personnel, à chacun son rythme, il n’y a pas de normalité, cela dépend des circonstances du décès ; violentes, inattendues, des sentiments de regrets, de culpabilité etc. Tant de détails qui changent la façon dont sera géré le décès de la personne.

Mais l’idée est de comprendre qu’il y aura un avant et un après, et qu’on peut vivre sans jamais oublier l’être absent.

“Parler de ses peines, c’est déjà se consoler”

Albert Camus

Cet article je le dédicace à ma meilleure amie Anna, partie en 2019, bien trop tôt et qui me rappelle la souffrance vive de perdre un être aimé.

Souvenez vous que la vie est un cycle, nous ne sommes que de passage ici.

Sources : Elisabeth Kübler-Ross et Christophe Deville

Vous vivez un deuil? Une séparation ? Vous avez besoin d’en parler, besoin de soutien… ? N’hésitez pas à me contacter par téléphone ou via le formulaire de contacts..

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Bonsoir

C’est tellement beau est poétique ce que tu es écrit je me permet de te tutoyer

Je viens de perdre mon papa il y a 3 semaines
J’ai perdu ma maman il y a 15 ans

Je viens d’avoir 38 ans

Je me reconnais dans chaque étape et également chaque étape représenté – jour de ma semaine

Un jour j’accepte, le lendemain Pourquoi?

Merci infiniment pour ces belles phrases

Et oui la mort c’est aussi la représentation en voyance de la fin de quelque chose , un renouveau

Tu écris très bien et j’apprécie cela

Je suis ravie de te connaître a travers tes textes et ton instagram

Je suis Estelle de instagram
🙂

Bonjour Estelle,
Merci pour ce très joli commentaire, très touchant. Je suis ravie quand mes articles ont du sens pour quelqu’un et si cela aide au moins quelques personnes ça serait vraiment positif.
Tu comprends mieux que quiquonque ce qu’est le deuil, même si chaque deuil est forcément vécu différemment de part notre expérience, le moment, la personne que l’on perds etc, la trame reste néanmoins la même… je suis vraiment désolée que tu ai perdu tes parents si tôt. C’est très dur sans nul doute, j’imagine à quel point c’est une souffrance dans ta vie. Surtout que ton père c’est encore tout frais.

Oui la mort est le symbole de la fin et comme toute fin, elle est annonciatrice de renouveau, de la naissance d’autre chose.
Le deuil est un sujet qui me préoccupe, et que je traite ici sur mon blog. D’autres articles vont paraitre très bientôt. N’hésite pas à t’abonner à la newsletter pour ne pas les manquer. Mais puisque tu es aussi sur Instagram, tu les verras aussi sans doute par ce biais là. Je serai ravie que tu viennes réagir sur ce sujet très délicat, pour partager ton vécu… qui est profitable à tous, car comme je l’ai dit, tout le monde devra passer un jour par un deuil, nous sommes tous et toutes concernés.
Merci encore et courage!
Ssika

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